DSCN9830La cime d’une allée d’arbres un samedi matin dans la brume automnale. Une impression d’être ramené, voire d’être confronté, à une réalité primordiale (selon l’étymologie latine : « primus » et « ordo ») …

Loin de moi pareilles élucubrations dignes d’un adepte du « nouvel âge ». Samedi matin il y a une semaine, plus ou moins à l’heure à laquelle j’écris ces lignes, nous nous trouvions juste à côté du Centre sportif de Mauvernay, non pas pour une cérémonie de type « druidique » mais pour une matinée d’initiation à la cueillette des champignons, intitulée « A la découverte des champignons des forêts du Jorat » et organisée par la section vaudoise de l’association « pro natura ».

Je ne vous cache pas que je ne suis pas vraiment un amateur de la cueillette de champignons. Par contre, mon épouse l’est depuis qu’elle a commencé à explorer les magnifiques forêts qui se trouvent à proximité de notre domicile. Un peu par sentiment de « devoir conjugal » mais aussi mû par un zeste de curiosité, j’acceptai de nous inscrire et de me rendre relativement tôt un samedi matin au Chalet à Gobet – un endroit pour moi plutôt synonyme de course à pied.

Même si les conditions étaient catastrophiques pour la cueillette de champignons (mois de juillet et août pluvieux, par contre un mois de septembre bien ensoleillé), je fus surpris par la variété des espèces de champignons recueillis par les participants-es à proximité des chemins que j’avais parcourus moult fois au pas de course mes yeux fixés non pas sur les feuilles jonchant le sol, les branches mortes ainsi que les racines mais sur les aspérités du parcours.

SAM_0740[photo : merci à mon épouse !]

A chaque découverte d’un champignon digne d’intérêt, un cercle se formait autour de notre guide (dont je ne citerai pas le nom car je ne lui ai pas demandé la permission de le faire), qui invariablement nous déclinait le nom du champignon (en français et en latin), ses principales caractéristiques, le nom de la famille du champignon et, évidemment, si le champignon était comestible ou pas.

L’érudition de notre guide était vraiment impressionnante, un véritable puits de science mycologique ! Pourtant, notre guide n’était pas un mycologue de profession mais tout simplement un passionné de ce monde « ni animal, ni végétal » depuis plus de quarante ans. Le plus drôle, c’est que cette personne qui nous a si gentiment servi de guide n’en mange pas souvent car il ne les trouve pas très digestes. Son savoir en matière de champignons était tel que nous aurions pu rester des heures à l’écouter. Pour moi, cette sortie fut avant tout l’occasion de découvrir l’utilité de ces tout petits habitants des sous-bois, leur échange avec les plantes, leur rôle dans la décomposition des arbres, etc.

Plaine de Mauvernay_4 octobre 2014_stitch

Notre matinée d’initiation terminée, nous quittâmes le Bois-Clos pour revenir à Mauvernay. La brume s’était levée et nous décidâmes de rentrer à pied à la fois pour profiter du beau temps et pour que je pusse montrer à mon épouse l’emplacement du service de contrôle des champignons de Lausanne, sis « Au Boscal » (cliquer ici pour les heures d’ouverture).

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A défaut d’une corbeille pleine de champignons, ce fut avec près de 700 grammes de noisettes que nous rejoignîmes notre domicile quelques heures plus tard.

POST-SCRIPTUM

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Notre excursion d’avant-hier (dimanche 12 octobre) fut plus fructueuse, notamment en raison des nombreuses chanterelles d’automne (validées comme telles le lendemain par le service de contrôle des champignons de Lausanne) que nous cueillîmes à quelques mètres d’un parcours que j’ai emprunté de nombreuses fois au pas de course … comme quoi la course à pied n’est pas vraiment propice à la découverte des champignons. 😉

Liens

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Sciences et Avenir, Hors-série 179 : « Ni animal, ni végétal, le champignon recèle bien des mystères »