Route cantonale sans voitures, vers Cully, 3 mai 2015
Connaissez-vous la région de Lavaux ? Si tel n’est pas le cas, c’est cette magnifique région du canton de Vaud en bordure du lac Léman qui s’étend grosso modo d’un sympathique village du nom de Lutry, situé à environ 5 kilomètres de Lausanne, jusqu’à l’entrée de la ville de Vevey. Lavaux, qui signifie la vallée en ancien patois (du latin vallis Lustriaci, vallée de Lutry), figure depuis 2007 au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Constitué d’un coteau qui s’étend sur presque 10 kilomètres, face au lac et aux Alpes, avec un vignoble planté sur des milliers de terrasses qui ont été bâties par les vignerons et autres habitants de la région au fil des siècles, Lavaux a de quoi insuffler une touche de romantisme même aux esprits les plus réfractaires à de tels épanchements de l’âme.
Ce paysage serait idyllique s’il n’était malheureusement affligé d’une double cicatrice béante : une route cantonale qui longe le bas du coteau et une voie ferrée entre la route et le lac (entre le coteau et la route pour le segment qui va de Lutry à Epesses). Pour le marcheur, le cycliste ou le coureur qui traverse cette somptueuse région, c’est surtout le trafic routier qui gâche son plaisir en raison des gaz d’échappement, du bruit et de l’occupation presque totale de la voirie par les véhicules motorisés.
Mais il y a deux exceptions annuelles à cet état de faits : le marathon de Lausanne, qui a lieu à la fin octobre, et « Vevey-Lavaux UP » – journée de la mobilité douce, qui a eu lieu aujourd’hui (dimanche 3 mai) pour la quatrième fois seulement, sur un parcours légèrement plus court que le site même de Lavaux puisque le « Vevey-Lavaux UP » se limitait au tronçon Cully-Vevey (ou l’inverse suivant son point de départ).
Ayant participé au marathon de Lausanne en 2013, j’étais très curieux de pouvoir vivre cette expérience d’une réappropriation de la route cantonale en tant que coureur mais lors d’une journée à finalité non-compétitive. Ainsi je quittai mon domicile sur les hauts de Lausanne en tenue de coureur malgré la pluie – une pluie dont la violence avait d’ailleurs quelque peu retardé mon départ (mais il ne faut pas trop se plaindre car cette même pluie, si elle s’est produite aussi en Ukraine, aura vraisemblablement fini d’éteindre l’incendie massif qui sévissait à seulement quelques dizaines de kilomètres de l’ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl – cf Greenpeace Suisse et la BBC).
En raison de la pluie parfois diluvienne que nous avons eue depuis le 1er mai (cf cette photo prise vers Morges), il y eut moins de participants-es qu’aux éditions précédentes (à en juger par les clips YouTube tournés en 2012, 2013 et 2014 et que j’ai incorporés plus bas) ; néanmoins j’estime avoir croisé plusieurs centaines de personnes, principalement à bicyclette, parfois sur des patins à roulettes, voire à trottinette, mais aussi qui se déplaçaient à pied ou à l’aide de ce que je suis tenté de décrire comme des « objets à roues non identifiés », le but de « Vevey-Lavaux UP » étant de promouvoir la mobilité douce (qui, selon la définition officielle de notre Office fédéral des routes, est « le fait de se déplacer à pied, sur roues ou sur roulettes, à la seule force musculaire humaine »).
Le bonheur visible sur les visages de beaucoup de gens, l’entrain manifeste des enfants à s’amuser parfois « à fond la caisse », ainsi que la présence de représentants-es de tous les âges sont les témoins indéniables de la réussite de cet événement, qui n’est malheureusement reconduit qu’au bout de douze longs mois : mon rêve serait une fréquence mensuelle au moins pour les mois d’été ! En tout cas, un grand merci à tous les bénévoles et autres qui ont participé à l’organisation ainsi qu’au déroulement même du « Vevey-Lavaux UP » 2015.
Quelques photos (il faut cliquer dessus pour les agrandir)
Un petit garçon se prenant pour le vainqueur du Tour de Romandie (qui a eu lieu le même jour) ?
C’est quand même plus sympa sans voitures, non ?
Un couple qui visiblement s’aime très fort !
L’un des nombreux points de ravitaillement avec des animations
Une route qui semble parfois interminable au bipède.
Un objet à roues identifié : le « Jurassic Trike 333 » de Romande Energie
Malheureusement, j’avais oublié de recharger mon appareil, qui s’est éteint au moment même où j’ai fini par rattraper cet engin…
Deux clips